Le fonds Sony Labou Tansi est un fonds de la BFM de Limoges. Le fonds est constitué de plusieurs sources : - dépôt des manuscrits à la Bfm de Limoges par les ayant droits de l'auteur (juin 2012, documents précédemment déposés à l'ITEM-CNRS auprès de Nicolas Martin-Granel et novembre 2012, en provenance de la famille à Brazzaville) - les tapuscrits de théâtre proviennent de conventions établies avec le Festival International des Francophonies en Limousin et avec Radio France Internationale. - les autres archives proviennent des dons de Madame Monique Blin (2004 et 2011-2012) qui fut directrice du Festival International des Francophonies en Limousin de 1984 à 2000 et Monsieur Bernard Banos-Roblès (novembre 2012).
Sony Labou Tansi
Sony Labou Tansi est né de père zaïrois (RDC) et d'une mère congolaise (RC). L'aîné de sept enfants, Marcel Sony apprend le français à l'école. À partir de 1971, il enseigne le français et l'anglais à Kindamba puis à Pointe-Noire.
À la publication de son premier roman, en France en 1979, il choisit pour pseudonyme Sony Labou Tansi, en hommage à Tchicaya U Tam'si. Satire féroce de la politique fondée sur la torture, le meurtre et le culte de la personnalité, dénonciation de la dictature, La Vie et demie se déroule dans un pays imaginaire, la Katamalanasie.
Dramaturge, fortement soutenu par le Festival des Francophonies en Limousin, ses pièces de théâtre furent jouées en France, en Allemagne, en Italie et aux États-Unis. Il dirigea la troupe du Rocado Zulu Théâtre à Brazzaville. Il reçut le Prix Ibsen en 1988.Il a toujours vécu au Congo-Brazzaville et s'est rapproché, à la fin de sa vie, du leader Bernard Kolélas. En 1992, il est élu député de Makélékélé, et il est radié de la fonction publique en 1994. Il meurt à l'âge de 47 ans suite à une longue maladie à quelques jours d'intervalle du décès de son épouse Pierrette.
Depuis 2003, le Prix Sony Labou Tansi est décerné à des pièces de théâtre francophones. La plupart de ses manuscrits sont aujourd'hui déposés à la Bibliothèque francophone multimédia de Limoges.
En quelque quinze ans de créations depuis la fondation de sa troupe, le Rocado Zulu Théâtre, à Brazzaville en 1 979 et jusqu’à sa mort en 1995 à l’âge de 48 ans, Sony Labou Tansi a imposé ses mots, emportant lecteurs et spectateurs dans une savoureuse provocation iconoclaste et une joyeuse sarabande langagière. Avec six romans – depuis La Vie et demie en 1979 jusqu’au Commencement des douleurs publié après sa mort –, avec une quinzaine de pièces de théâtre publiées et/ou représentées, avec deux recueils de poèmes et plusieurs recueils composites (correspondances, entretiens, poèmes, théâtre) également posthumes, l’écrivain congolais laisse une trace fulgurante et tenace dans l’histoire littéraire africaine.
À cette fièvre créatrice, il faut ajouter son rôle de fondateur et d’animateur de troupe de théâtre – le Rocado Zulu Théâtre fut l’une des rares troupes africaines à connaître une reconnaissance internationale tout en demeurant enracinée en terre africaine. Ses pièces ont toujours été représentées d’abord au Congo avant d’aller vers d’autres écoutes africaines et occidentales, dans la complicité d’autres regards de Limoges à Paris, de Montréal à Turin, de Carthage à New-York. Bénéficiant d’une large reconnaissance tant au coeur du continent africain qu’au-delà de ses frontières, Sony Labou Tansi a multiplié les interventions et les prises de paroles et n’a cessé de frapper de ses "chairs mots de passe" nos consciences assoupies.
Aux côtés de ses écrits littéraires le romancier, poète et dramaturge n’a cessé d’écrire des textes, publiés ou non, sur sa conception du monde et de la vie de la cité, des courriers, des lettres ouvertes, des cris, des rages, des attentes, des indignations, des insurrections, des fièvres... Sony Labou Tansi sut éviter soigneusement les chausse-trappes d’une littérature "exotique" cédant aux "africanités" et autres facilités si souvent de mise et parfois encouragées par des complicités mal pensantes et des connivences mercantiles. Il a forcé l’exigence et brûlé toutes les escales.
Vingt ans après sa mort, son oeuvre trace le sillon d’une épopée rebelle. Ses mots se tiennent droits, crus et drus, comme autant de sirènes d’alertes, de vigies essentielles suscitant l’interrogation et le doute. Ses cris demeurent un repère, un appel aux audaces, une enseigne où il fait bon s’inscrire. Une oeuvre à donner à lire, à voir. Bernard Magnier
Site internet : http://sonylaboutansi.bm-limoges.fr/
Vérification du lien > 20/09/2018
Informations supplémentaires
CONTACTS
François Ruault, conservateur du fonds Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Tel : 05 55 45 96 00
Adresse postale du fond : Bfm Centre Ville 2, Place Aimé Césaire Limoges
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